L’argent ne pousse pas sur ou sous les arbres ?
Paroles de salariés / 4 janvier 2012
Si plaie d’argent n’est pas mortelle, en tout cas elle peine bien ceux qui la subisse en ce début d’année.
Retour des fêtes dans les entreprises et les rendez vous à mes consultations sociales affluent.
« Je ne peux plus régler mon loyer », « j’ai une carte bleue plus grosse que prévu, je ne vais pas pouvoir… », « ça fait des mois que je me dis, il faut que je prenne rendez- vous avec vous, tous les mois, je suis à découvert ». » Je ne m’en sors pas,mon mari dit qu’il paie les charges les plus importantes et dit que c’est assez ! comme si moi je ne payais rien ? », « Pouvez vous intervenir auprès de ma RH, j’ai besoin d’une avance sur salaire. Je sais ça ne va pas leur plaire du tout et j’ai honte ! »
Certes Noël et ses folies dépensières sont passés par là, mais il est trop réducteur d’expliquer cet état par ces dépenses. Tous les mois, notre société de consommation trouve le prétexte à la dépense. Mais le code que l’on appose sur l’appareil de carte bleue, c’est bien notre main qui agit et nous sommes bien libres et responsables de faire ou ne pas faire, non ?
Ceci étant dit, je n’ai rien dit !
La réalité de ce tracas est bien là pour ces personnes qui travaillent, salariés avec de plus ou moins bons revenus. Souvent le montant de l’endettement est proportionnel aux salaires, mais la marge de manoeuvre est périlleuse voir pour certain impossible.
Ma première approche qui en fait sourire plus d’un est ma demande de remplir un budget mensuel, basique, précis sans rien oublier. L’argent ne pousse pas dans les arbres, et on ne peut faire qu’avec ce que l’on a …
« Mais je vous assure, je ne fais rien d’exceptionnel »
« Je vous crois, c’est bien possible, mais vous n’avez pas remarqué comme l’argent file vite ? Alors prenons le temps de voir où il est passé »
Le jeu en vaut la chandelle, qu’est que ce budget parle nous ?
Accident de vie qui bouscule un équilibre, compensation ou décompensation régulière, deuil d’une vie de couple qui n’est plus et non réalisé, déni ….
Se poser, regarder en face les lignes budgétaires, les charges fixes, les variables, les proportions, qui paie quoi dans un couple, au prorata temporis ou pas ?
Réaliser le poids de ces lignes comptables dans nos vies, que racontent-elles de nous?
Nos envies sont en vue…
Je me souviens de mon grand père maternel en Espagne, il avait la charge de Gardien des Eaux. Il organisait l’irrigation des champs et une de ses responsabilités était de recevoir les contributions pour cette distribution contrôlée et organisée de l’eau. En rentrant à la maison un soir, tenant d’une main son cheval et de l’autre une grande liasse d’énormes billets, il me dit, à mon regard éberlué :
« L’argent, c’est comme un cheval, il faut le dompter sinon il te désarçonne. »
Je la raconte souvent aux personnes que j’accompagne…
Commençons le domptage si vous le voulez bien !