Service social du travail … une obligation légale et pourtant peu connaisse ?
Social Work / 26 septembre 2011
« Les établissements qui occupent d’une façon habituelle 250 salariés au moins sont tenus d’organiser des services sociaux » voici l’extrait du Code du travail ART R.250-1 en vigueur depuis le 1er mai 2008….
A l’heure des diagnostics des risques psychosociaux, des préventions à organiser dans le cadre de la RSE, je me rends compte à force d’échanger avec des chefs d’entreprises et des directeurs des Ressources Humaines que personne ne connait ni cette obligation ni les actions du service social qui entrent de plein droit dans les missions de prévention.
Encore vendredi dernier lors d’une soirée thématique, un directeur d’une PME me confie son embarras financier et moral qu’il rencontre depuis plusieurs mois avec trois de ses salariés en arrêt maladie répétés, cette situation « plombe toute l’activité de l’équipe » dit-il.
Alors je commence les questions, quel type d’arrêt maladie, court, prolongé, une longue maladie, un accident du travail… les trois en même temps en arrêt… combien cela vous coûte ?
– Cher, trop cher… Oui, un salarié suite à un accident du travail, c’est certain… une autre, une femme en instance de divorce qui ne va pas bien, alors je ne dis rien mais bon c’est surtout difficile à supporter ses pleurs, je ne sais pas quoi faire… et le troisième, c’est souvent, je ne sais pas comment il fait, toujours à lui faire des avances sur son salaire, en plus très difficile à gérer avec son salaire variable avec ses arrêts maladie
– Vous pratiquez la subrogation ? vous avez une prévoyance pour vos salariés ?
– Non rien de tout cela…
– Pour le salarié en accident de travail, il faut peut-être prendre le temps d’évaluer ses droits aux indemnités journalières qui auront un jour une fin… une invalidité peut être à envisager ça risque d’être terrible pour vous et pour lui surtout sans prévoyance.
– Comment ça ?
– S’il ne peut plus travailler à son poste, ni être en maladie, vous serez obligé de le reclasser… voir de licencier
– Mais ce n’est pas possible, je le sais d’avance…
– Et un licenciement pour inaptitude ? vous pourrez l’envisager, vous visualiser ce budget ?
– Impossible aussi ! vous voyez dans quel embarras je suis ! je ne peux pas me permettre de le licencier, question coût déjà que la trésorerie est instable…
– Et cette femme en instance de divorce ? elle vous demande quoi quand elle pleure ?
– Rien, elle vient se plaindre des critiques de ses collègues, qu’ils ne sont pas gentils avec elle…
– Elle a surement des attentes qui ne sont pas satisfaites, vous pensez que ses problèmes de divorce jouent sur son relationnel avec ses collègues?
– Je n’y ai pas pensé comme ça, elle a des difficultés avec le père de ses enfants, mais je ne peux pas grand-chose pour ça, c’est toujours délicat les histoires de famille, je ne suis pas à l’aise … quand ça va mal, hop ! elle s’arrête déprimée !
– Et votre troisième salarié, vous pensez qu’il a des difficultés financières ?
– Oui certainement avant ou après sa maladie, je n’en sais rien… enfin si vous pouviez m’aider à trouver une solution, les aider à se remettre au travail ou si ce n’est pas possible nous séparer correctement et humainement, ça m’aiderai bien !
Il est certain que chaque situation est unique, et chaque intervention sociale doit répondre à la résolution pratique de la difficulté, car souvent un souci s’associe à d’autres et comme des vases communiquant, ils viennent polluer l’activité du travail.
Dans ce méandre de législations, des régimes qui se chevauchent, il n’est pas toujours évident de trouver la bonne solution où tout le monde trouvera son compte… mais c’est le plus souvent possible !
Le code du travail en son Article L4631-2 loi du 21 janvier 2008 dit « le service social du travail agit sur les lieux même du travail pour suivre et faciliter la vie personnelle des travailleurs «
– Mais en tant que PME, vous pensez que je puisse avoir l’aide d’un service social !
– Quelques heures suffisent adaptées à chaque demande et c’est un retour immédiat sur investissements, malgré qu’il soit difficile de promettre quoique ce soit quand il s’agit de l’Humain, car nous savons bien souvent qu’il est capable du… meilleur !
Liliane Gonzalez
www.memsi-paris.com
Images : les Titis sont de mon amie Patricia Moncho Tétard (Oliva Espagne)